Kayla Marchal I : L'exil de Estelle VAGNER

juillet 11, 2017 Ariann 0 Comments


Résumé :

Ironique destin que d'être née morphe... sans forme animale. Source de honte pour sa famille, Kayla Marchal, petite fille de l'alpha, est également considérée comme le maillon faible de la meute de la Vallée Noire. Aussi en est-elle chassée, elle qui n'a jamais mis un pied hors du territoire. Alors qu'elle commence à goûter à la liberté et à s'intégrer au sein d'un autre clan, les vrais problèmes commencent. Mais déjà trahie une fois par sa meute d'origine, à qui pourrait-elle se fier ? À Ian, le loup aussi beau qu'insupportable ? À Max, le renard au passé mystérieux ? Ou à Jeremiah, l'irrésistible humain ? Et ce fichu karma qui la prive de forme animale continue à se moquer d'elle, car tout le monde autour d'elle semble porter un masque... Inaptitude du passé et problèmes du présent vont venir, main dans la main, perturber la jeune morphe, avec des liens qu'elle était loin de pouvoir soupçonner.

Avis :

Tout d'abord, je salue le travail sur la couverture que je trouve superbe. Mais le contenu est-il à la hauteur ? Eh bien, tout dépend ce qu'on en attend.
L'idée de la morphe qui n'a pas de forme animale et qui est chassée de son clan, je trouvais ça intéressant. Mais malheureusement, je pense que je ne correspond pas au public visé. Ce livre est clairement destiné à un public adolescent. Le style et la mentalité de l'héroïne se dessinent sur un ton très léger, trop pour le thème. Déjà, j'ai été agacée par le schéma de la fille rejetée par tous qui, dès qu'elle change d'univers, se fait draguer par tous les hommes (au physique à tomber, ça va sans dire) qu'elle croise. Un peu de réalisme, par pitié... J'aurais aimé que ça soit abordé de manière plus adulte. Pourtant, j'admets avoir été happée par l'histoire malgré une intrigue dont le suspense est très vite retombé pour moi (la nature de Max et de Kayla, le mystère du chat, l'identité des méchants, tout ça, je l'ai deviné très vite). Tous les personnages ont des caractères bien définis, et chacun y trouvera son bonheur. L'humour mis en avant par la maladresse ou la pudeur de Kayla est rafraichissant. Dommage qu'il ne soit pas contrebalancé par un peu plus de maturité.
À conseiller pour des adolescentes fan d'histoires de loups-garous avec un fond de mythe et de pouvoirs surnaturels.
Ma note :

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Léa Bacal I : La marque de Anne BARDELLI

juillet 03, 2017 Ariann 0 Comments

Résumé :

L'agent Léa Bacal n'est plus la même depuis sa confrontation avec Skull, l'originel. Elle apprend tant bien que mal à vivre sa nouvelle condition auprès de Hunter, son compagnon hybride. Mais la tranquillité ne dure pas : un lycanthrope sème la terreur dans la région. Il tue des jeunes femmes dont le seul point commun – et malchance – est leur ressemblance physique. Non content de les massacrer, le monstre marque leur front de lettres ou de chiffres. Quel message morbide veut-il laisser derrière ces signes sanglants ?

Avis :

À la recherche d'un petit livre pour me détendre, j'ai opté pour celui-ci. Léa, jeune étudiante, trouve sa famille assassinée par un vampire en rentrant chez elle. Cet évènement va changer tous ses objectifs de vie et elle entreprend de devenir agent du GIAR, c'est-à-dire le Groupe d'Intervention Anti-Renégat. En effet, les vampires et autres loups-garous ont fait leur coming-out, mais l'intégration n'est pas une évidence pour tous les êtres surnaturels. Ceux qui ne rentrent pas dans le rang et s'attaquent aux humains sont donc mis à mort. Nous suivons donc Léa, lors d'une de ses enquêtes au sein de son organisation, qui va la confronter au meurtrier de ses parents et de son frère.
De prime abord, tout ça, bien que classique, semble plutôt engageant. Pourtant, plein de petits détails m'ont laissée dubitative.
Le point le plus ennuyeux, c'est que je n'aime pas l'héroïne. Si dans l'introduction, elle avait acquis ma sympathie avec la mort de ses proches et son côté adolescente très réaliste, la suite m'a fait totalement déchanter. Léa s'avère dure, sans pitié, égocentrée et rebelle. Trop. Elle ne veut pas de coéquipier, n'écoute pas les ordres de son chef, et semble dédaigner la plupart des gens qui l'entourent. Si l'archétype de l'héroïne combattive et indépendante est de mise pour ce genre de roman, j'ai trouvé qu'ici, elle manquait parfois profondément d'humanité. Jamais elle ne remet ses actes en question et l'idée de tuer ne lui pose aucun problème de conscience.
D'un autre côté, alors qu'elle abhorre les vampires depuis que l'un d'eux a tué sa famille, son idylle avec un hybride ne semble lui poser aucun problème, ni le changement qu'elle subira suite à une confrontation avec le meurtrier qu'elle poursuit.
En fait, elle ressemble un peu à Anita Blake dans son attitude froide et déterminée, mais il manque quelque chose dans sa psychologie qui viendrait adoucir toute cette distance qu'elle met entre elle et le reste du monde.
Malgré tout, la lecture est agréable. Le style est simple et direct, et l'enquête se déroule sans soucis notoire. Je poursuivrai sans doute pour laisser une chance à Léa, mais je reste sceptique...
Ma note :

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Lux I : Obsidian de Jennifer L. ARMENTROUT

juin 26, 2017 Ariann 0 Comments

Résumé :

When we moved to West Virginia right before my senior year, I’d pretty much resigned myself to thick accents, dodgy internet access, and a whole lot of boring… until I spotted my hot neighbor, with his looming height and eerie green eyes. Things were looking up.
And then he opened his mouth.
Daemon is infuriating. Arrogant. Stab-worthy. We do not get along. At all. But when a stranger attacks me and Daemon literally freezes time with a wave of his hand, well, something… unexpected happens.

Traduction maison :

Quand nous avons déménagé dans la Virginie Occidentale juste avant ma dernière année de lycée, j'étais plutôt résignée à devoir endurer des accents à couper au couteau, un accès internet incertain et beaucoup d'ennui... jusqu'à ce que je remarque mon voisin super canon, avec sa taille impressionnante et ses étranges yeux verts. Les choses s'annonçaient bien.
Puis il a ouvert la bouche.
Daemon est exaspérant. Arrogant. Tête à claques. Nous ne nous entendons pas. Pas du tout. Mais quand un étranger m'attaque et que Daemon arrête littéralement le temps avec un mouvement de la main, eh bien, quelque chose... d'inattendu se produit.

Avis :

Série découverte grâce à Yolaine (que je remercie au passage !), c'est une bonne surprise. Histoire d'une romance du style "je t'aime, moi non plus" entre une jeune fille plutôt introvertie, et un garçon charismatique et horripilant. Tout cela est teinté de fantastique puisque Daemon s'avère être un alien dont Katie se rapproche lorsqu'elle découvre son secret (en principe farouchement caché aux humains).
La relation entre les deux personnages est sans aucun doute le point fort du roman. Katie oscille entre l'attirance qu'elle ressent pour Daemon, et l'exaspération qui l'envahit devant son caractère suffisant. Tout cela donne lieu à des scènes truculentes et la tension qui en résulte est très divertissante ! À cela s'ajoute une intrigue tournée science-fiction puisque Daemon n'est pas humain et que si lui se positionne comme étant un gentil alien, d'autres rôdent qui n'ont pas d'aussi bonnes intentions...
Le tout est servi par une narration à la première personne du point de vue de Katy, ce qui laisse place à des pensées un brin sarcastiques et pleines d'humour.
Une très bonne série dans le genre romance young Adult, pour passer un bon moment.

Ma note :

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Mon projet d'écriture

juin 25, 2017 Ariann 2 Comments

Mon roman, où l'art de procrastiner


J'ai créé ce blog pour parler d'écriture et de lecture, pour rencontrer des personnes ayant les mêmes passions que moi, pour me motiver à avancer dans mon projet de roman... et je me rends compte que je n'ai pas encore parlé de ce fameux projet !

L'idée est venue d'une petite scène, écrite sous le coup d'une inspiration subite et qui est devenue depuis la scène d'introduction d'une histoire beaucoup plus vaste : le voile des songes. En réalité, elle fait suite à un autre bout d'histoire que j'avais écrit et montré à une amie. Elle avait aimé, mais préférait les récits plus actuels, dans un style plus moderne. De là sont nés Érika (prénom susceptible de changer. D'ailleurs, si vous avez des idées sympas, je suis toute ouïe) et Lucas, deux bannisteurs (membres de la BAN, la Brigade d'Action Nocturne), qui sont chargés d'éliminer les Ombres qui surgissent la nuit, au coucher du soleil. Ces Ombres, monstres imaginaires devenus réels, on ne sait ni d'où elles viennent, ni comment elles sont arrivées là. Un jour, une faille s'est ouverte et elles ont déferlé sur terre, décimant la race humaine et obligeant les hommes à se barricader la nuit pour ne pas se faire tuer. L'histoire se passe dans un futur plus ou moins proche. Toute ressemblance avec des lieux ou des personnages existants serait purement fortuite ;-)
Je n'en dirais pas plus pour le moment. Vous avez compris qu'il s'agit d'un roman d'urban fantasy. Il y aura aussi de la romance, et du mystère je l'espère. Quant aux monstres, rien de bien original : des zombies, des vampires, des loups-garous. Mais attention, ils ont une raison d'être. Ils ne sont pas là par hasard...

J'ai un plan plus ou moins bien établi dans ma tête, mais le problème, c'est que je n'arrive pas à me motiver pour avancer comme je le voudrais. Chaque fois que je me mets devant mon ordi pour écrire, je trouve autre chose de plus urgent à faire. En ce moment, je suis en train d'écrire une scène essentielle et qui me plaît vraiment. Pourtant, même là, c'est une torture, une souffrance à écrire. Je ne sais pas pourquoi... J'espère que ce phénomène va vite passer. Si ça vous arrive aussi et que vous avez des trucs pour passer outre, dites-moi parce que c'est très frustrant !

Allez, pour vous faire patienter, je partage avec vous les quelques lignes qui ont précédé la naissance de cette histoire (mais qui, je l'avoue, n'ont plus rien à voir avec l'histoire actuelle. Il n'y a qu'une idée commune qui les rassemble, et ça, je ne vous dirai pas ce que c'est, à vous de deviner...) : 

Larmes de sang


Un fin croissant de lune peinait à éclairer les rues du village. Sous la pluie battante, Ael titubait sur les pavés glissants. La dernière taverne venait de le mettre dehors après qu'il eut dépensé ses ultimes piécettes. Pestant contre le sort, il criait à qui voulait l'entendre que personne n'avait le droit de le traiter de la sorte, et que la bière servie ne valait pas son prix. Mais nul ne répondait car à cette heure tardive, le bon peuple de Lintsal dormait. Et les autres se terraient sans doute, à l'abri du déluge. 
Du haut de la cathédrale, la créature guettait. Ses griffes ancrées dans la pierre, elle observait l'homme qui zigzaguait sur la chaussée. La faim la tenaillait, il y avait trop longtemps qu'elle ne s'était pas nourrie. Sur elle aussi les cieux se déchaînaient. L'eau ruisselait sur ses ailes déployées et sur ses cheveux, pour finir par rouler sur son cou gracile. Elle n'en avait cure. Seul l'être en contrebas occupait ses pensées. Des siècles avaient passé mais ce désir l'accompagnait toujours. Et le dégoût avec lui. 
Alors, elle s'élança dans les airs, ses ailes voilant en instant la pâle lueur céleste, pour atterrir à quelques pas du malchanceux. Le rideau de pluie semblait les isoler du reste du monde. De fait, pour la créature, rien n'existait que la vie qui coulait à flot dans le corps de cet homme. Il continuait à jurer, fouillant dans ses poches à la recherche d'une pièce salvatrice, inconscient du danger qui se dressait devant lui. Il finit par lever les yeux cependant, sentant une présence lui bloquer le passage.
Les mots d'injure restèrent bloqués dans sa gorge et il tomba à genoux, tremblant. 
«Est-ce que... Je n'ai rien fait. Je ne... Pardonnez-moi...»
La créature ne dit rien, approchant seulement ses doigts griffus du cou fragile, repoussant les cheveux sales pour exposer la peau fine de sa gorge. L'homme se signa à plusieurs reprises mais ne se défendit pas, sachant que rien ne pourrait le sauver de cette vision. Était-ce l'alcool qui lui jouait des tours ? Non. Une certitude plus profonde qu'aucune autre le lui souffla. Ce qu'il avait devant lui était réel, terrible et formidable. 
«Que voulez-vous de moi ?» demanda-t-il dans un murmure indistinct. Seul le martèlement de l'eau sur le sol boueux lui répondit. L'être s'approcha encore, s'agenouilla à son tour, et riva ses yeux aux siens tout en incisant d'une griffe acérée la chair tendre recouvrant la jugulaire qui battait au rythme d'un cœur affolé. Le sang, écarlate, se mit à perler puis se fondit sur la peau mouillée en un ruisseau rosé. Ael soupira, respirant le parfum d'éternité qui l'entourait maintenant. Tandis que la bouche froide de son destin venait s'abreuver à son cou, il ferma les yeux et s'abandonna au royaume de l'inconscience.

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Mise en page d'un livre : principes généraux, partie II

juin 22, 2017 Ariann 2 Comments


Rentrons maintenant un peu plus dans le détail et donc, dans les petits plus qui vous démarqueront des autres. Ce sont sur ces critères que l’on reconnaitra le plus un livre véritablement travaillé du point de vue de la forme, car ce sont ces éléments qui sont souvent oubliés.

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FItz and the Fool : Assassin's fate de Robin HOBB

juin 20, 2017 Ariann 0 Comments

Résumé :

Fitz’s young daughter, Bee, has been kidnapped by the Servants, a secret society whose members not only dream of possible futures but use their prophecies to add to their wealth and influence. Bee plays a crucial part in these dreams—but just what part remains uncertain. As Bee is dragged by her sadistic captors across half the world, Fitz and the Fool, believing her dead, embark on a mission of revenge that will take them to the distant island where the Servants reside—a place the Fool once called home and later called prison. It was a hell the Fool escaped, maimed and blinded, swearing never to return. For all his injuries, however, the Fool is not as helpless as he seems. He is a dreamer too, able to shape the future. And though Fitz is no longer the peerless assassin of his youth, he remains a man to be reckoned with—deadly with blades and poison, and adept in Farseer magic. And their goal is simple: to make sure not a single Servant survives their scourge.

Traduction maison :

La fille de Fitz, Abeille, a été kidnappée par les Serviteurs, une société secrète dont les membres, outre rêver des futurs possibles, utilisent leurs prophéties pour augmenter leur fortune et leur influence. Abeille joue un rôle crucial dans ces rêves, mais ce rôle reste incertain. Tandis qu'Abeille est entraînée par ses kidnappeurs sadiques à travers la moitié du monde connu, Fitz et le Fou, la croyant morte, embarquent pour une mission de revanche qui les emmènera jusqu'à l'île lointaine où résident les Serviteurs - un lieu que le Fou avait autrefois appelé foyer avant qu'elle ne devienne sa prison. C'est un enfer que le Fou a quitté, mutilé et aveugle, jurant de ne plus jamais y retourner. Mais, malgré toutes ses blessures, le Fou n'est pas aussi faible qu'il n'y parait. Il est également un rêveur, capable de façonner le futur. Et même si Fitz n'est plus l'assassin hors pair de sa jeunesse, il reste un homme à craindre, mortel avec des lames et du poison, et doué de la magie des Loinvoyant. Leur but est simple : s' assurer qu'aucun Serviteur ne survive à leur courroux.

Avis :

Ce livre, je l'attendais depuis deux ans. Depuis le tome précédent en fait. Et je le redoutais aussi, car il conclue une bonne fois pour toute les aventures de Fitz et du Fou. J'ai débuté cette série il y a presque 15 ans, et j'ai depuis quasiment tout lu de l'auteur. C'est malgré tout cette saga qui garde ma préférence, pour l'histoire et ses personnages.
Alors, cette conclusion tient-elle toutes ses promesses ?
Je suis un peu mitigée, même si ça reste une magnifique saga. En fait, le terme exact, c'est que je suis frustrée. L'histoire se termine de façon logique, comme je m'y attendais, et en cela, je suis comblée. Mais la façon dont tout se déroule... Nos deux héros, loin de se rapprocher dans l'adversité, semblent tous deux se sentir incompris et du coup, s'enferment dans leurs problèmes sans se confier ni mettre tout à plat. Abeille, au lieu de faire le lien entre eux, les éloigne à chaque nouvelle révélation. Tout n'est que non-dits et amertume.
À l'inverse, les passages qui racontent le périple d'Abeille sont palpitants quoique violents. La pauvre devra faire face à bien des tortures sous le joug de ses kidnappeurs... C'est d'ailleurs, sans nul doute le livre dans lequel l'auteur est la plus dure envers ses personnages. Je me suis même attachée à cette enfant, ce qui n'allait pas de soi au début. Les épreuves la changent, l'endurcissent jusqu'au point de non retour.
À travers leur périple, nos héros relient tous les mondes de la saga (les 6 duchés, Terrilville, le désert des pluies, Jamaillia, les rivages maudits, la baie des pirates, l'île des autres...). Toutes les questions trouvent leurs réponses et l'on découvre le monde des prophètes blancs ainsi que leur relation avec les dragons et les serpents.
La fin, telle une boucle, se referme comme il se doit, sans surprise mais avec satisfaction. Je regrette juste qu'aucune discussion à coeur ouvert n'ait eu lieu avant le final. Sans compter que, pauvre Fitz, rien ne lui sera épargné, jusqu'à la dernière seconde...
Si cette fois c'est certain (ou presque ?) les aventures de Fitz et du Fou sont belles et bien terminées, les dernières lignes laissent ouverte une suite avec le personnage d'Abeille. Alors qui sait, peut-être Mme Hobb nous emmènera-t-elle encore pour un autre voyage dans le monde des... 7 duchés. Et si c'est le cas, je l'y rejoindrai sans hésitation !

Ma note :

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Texte perso : Comme un destin scellé à la cire

juin 15, 2017 Ariann 0 Comments

Il y a quelque temps, je vous avais parlé d'un petit concours de nouvelles auquel je participais. Eh bien voila, le concours est terminé et les résultat sont parus. Je ne suis malheureusement pas sélectionnée cette année mais j'ai tout de même eu de bons retour de la part des jurés, donc la déception n'est pas trop grande.

Je vous partage mon petit texte comme promis. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

Comme un destin scellé à la cire


Sous le soleil à son zénith, Aymeric se sentait cuire dans son armure d’acier. La sueur dégoulinait dans son cou, depuis ses mèches auburn alourdies de transpiration. Après plusieurs heures à manier l’épée, la fatigue commençait à réclamer son dû. Les paumes meurtries par la garde de sa lame, les bras endoloris par le poids de son arme et les chocs répétés, il s’éloigna du centre de l’arène pour reprendre son souffle et trouver un coin d’ombre salvateur. Une barrique d’eau claire l’attendait près d’un arbre à la large ramure. Le jeune guerrier avala goulûment plusieurs lampées qui apaisèrent sa gorge râpée par le sable et la poussière. 
Voilà des jours qu’il s’entraînait sans relâche. Chaque soir, il se couchait le corps marbré de bleus, les mains en sang, la voix rauque, mais le sourire aux lèvres. Une fois par année, le roi conviait à la cour vingt cadets de bonne famille. Au terme d’un tournoi, le meilleur d’entre eux se voyait accorder un titre assorti d’un lopin de terre. Une chance unique pour les puînés, d’obtenir ce que leur naissance ne pouvait leur offrir. Ainsi avait-il reçu un parchemin scellé à la cire, le priant de rejoindre les appelés de cette loterie royale. Les heureux élus étaient tous là, réunis sous la houlette d’un vieux maître d’armes blasé, dont la fonction consistait à inculquer quelques rudiments de combat à de jeunes têtes brûlées qui rêvaient déjà de gloire. 
Des gloussements à peine contenus détournèrent l’attention d’Aymeric vers la route de terre battue qui serpentait tout près. Trois suivantes de la reine, joliment apprêtées, riaient sous cape en détaillant les hommes qui ferraillaient hardiment. L’une d’elles leva les yeux vers lui. Elle s’appelait Yselda. Ses cheveux couleur des blés étaient réunis en une large tresse. Son corps aux formes voluptueuses épousait sa robe de velours. La veille, sous le couvert de la nuit, il avait glissé ses doigts dans les mèches soyeuses et défait sa natte, faisant couler une rivière d’or sur sa peau laiteuse. D’une main habile, il avait délacé l’avant de sa cotte pour pouvoir mieux profiter de la courbe avantageuse de ses seins. Malheureusement, elle l’avait arrêté lorsque ses doigts s’étaient aventurés sous ses jupes, riant qu’il était bien prétentieux pour un homme sans terres ni titre. Elle s’était faufilée hors de sa portée et avait rajusté sa tenue, avant de s’enfuir joyeusement. Il entendait encore son rire cristallin résonner sous le ciel étoilé. 
Sur la route, Yselda l’observait à la dérobée. Un sourire espiègle flottait sur ses lèvres et ses yeux pétillaient de malice. Oh oui, pas de doute, il finirait par la faire céder. 

Les journées s’enchaînèrent. Elles sentaient la sueur et le cuir tanné, carillonnaient au rythme du fer qui se croise, se modelaient au fil des cals qui se dessinaient dans ses mains. Elles avaient le goût du bonheur. À la tombée du jour, Aymeric retrouvait sa belle. Il lui murmurait des mots tendres, respirait sa peau douce et parfumée. Pourtant, jamais elle ne le laissait aller plus loin que quelques caresses. Elle l’abandonnait le corps fiévreux et le souffle court. Comment faisait-elle pour lui résister à ce point ? Il en avait troussé des demoiselles de toutes les castes, et même quelques femmes mariées. Aucune ne s’était refusée à lui. Yselda était une énigme, un défi, et ô combien il aimait cela !

Il apprit à la connaître, forcé de la courtiser à défaut de mieux. Il découvrit un cœur généreux et un esprit libre. Un soir qu’il faisait particulièrement chaud, il l’emmena près d’un lac et l’invita à le suivre dans l’onde fraîche. Elle déclina et s’assit dans l’herbe tandis qu’il se déshabillait devant ses yeux ébahis. 
— Toujours pas envie de me rejoindre ? 
La jeune femme secoua la tête tout en le détaillant effrontément. Il se glissa dans l’eau et affronta avec délice la température revigorante du ruisseau. Son bain terminé, il revint vers elle et s’allongea à ses côtés, totalement à l’aise dans sa glorieuse nudité. La belle l’observait, rougissante. Lorsqu’il l’attira à lui, elle ne se rebella pas et fit courir ses doigts sur sa peau encore luisante et humide. Elle sentait la rose et le romarin. Elle était si magnifique qu’il tremblait au moment de promener ses mains sous les jupons de taffetas. 
— Si je croyais en la magie, je penserais que tu m’as ensorcelé, murmura-t-il d’une voix hachée, avant de l’embrasser avec passion. 
Il la sentit se détendre dans ses bras, se laisser aller enfin à la volupté. Soudain, une branche craqua dans les buissons. Elle sursauta et se redressa promptement, toute frivolité envolée. 
— Je dois partir. 
Elle le fixa encore un moment, se mordit la lèvre et le salua avant de le quitter en courant. Il jura pour finalement s’esclaffer sous la lune presque ronde. Pas de doute, il était amoureux.  

Le tournoi s’annonça, au cours duquel les jeunes recrues devaient s’affronter afin de se distinguer. C’était l’occasion unique d’acquérir un titre, de fonder une lignée. Aymeric s’était avéré un remarquable combattant. Durant les dernières semaines, ses prouesses lui avaient valu plusieurs inimitiés et beaucoup de jalousie. Il n’en avait cure. Favori du tournoi, il s’imaginait déjà adoubé par le roi en personne. 
Les épreuves commencèrent. Dans son gantelet, il avait caché un ruban de soie dérobé à sa belle pour lui porter chance. Elle l’observait des gradins, applaudissait ses exploits. De toutes les rencontres, il sortait vainqueur. Le 3e jour pourtant, elle ne parut pas. Ni le 4e . Aymeric interrogea ses amis, mais personne ne l’avait aperçue. Au soir du 4e jour, un message l’attendait, caché sous ses habits. Sur le papier, une simple phrase, laconique : 

Perds le tournoi ou jamais tu ne la reverras. 

Une sueur glacée lui mouilla le dos. Qu’était-il arrivé à Yselda ? Qui le menaçait ? Le temps manquait. Un choix s’imposait : retourner à l’anonymat d’un avenir incertain ou risquer de perdre celle qui hantait ses nuits. Il y a peu, la réponse aurait été toute autre, mais aujourd’hui, que lui importait de devenir noble si elle n’était pas à ses côtés ? 
Le lendemain, Aymeric se présenta dans l’arène. Avant d’émerger dans l’ère de combat, il respira le parfum qui imprégnait l’étoffe de soie dissimulée dans sa manche et marmonna une prière fervente. Enfin, il s’avança sous le soleil aveuglant et les acclamations de la foule en liesse. Face à lui, son adversaire attendait. Était-ce lui, le fourbe ? Il frémit, chargé d’une haine brûlante. 
L’échange débuta. De coups d’épée violents en vicieuses escarmouches, le combat se prolongeait. Malgré ses résolutions, Aymeric peinait à se laisser dominer. C’était peut-être cet homme qui menaçait son bonheur tout neuf. Un regard vers la place vide sur les gradins lui fit serrer les dents. Se soumettre pour elle… Finalement, il inspira profondément et ferma les yeux, l’image de sa bien-aimée imprimée derrière ses paupières closes. Son opposant profita de cette ouverture inespérée pour lui asséner un violent coup d’estoc. La douleur fit ployer Aymeric, qui mit genou à terre. Il n’eut pas le temps de récupérer que d’autres coups suivirent, entaillant sa chair. Il ne se défendit pas, il en allait de la vie d’Yselda. Un ultime choc à l’arrière du crâne, et il sombra dans une bienheureuse inconscience. 

Il se réveilla la tête lourde, la langue pâteuse, le corps endolori. Lorsqu’il tenta de se relever, une douleur aiguë lui transperça les côtes et lui arracha un cri. La vue encore floue, il découvrit une pièce dépouillée de toute décoration, qui sentait les herbes et le sang. 
— Aymeric ? 
Cette voix… Yselda ! Elle se tenait non loin, assise sur une petite chaise en bois. Il voulut la prendre dans ses bras, mais une nouvelle fois, la souffrance l’obligea à retomber contre ses oreillers. Peu importe. Elle était là, près de lui. 
— Je suis si heureux ! J’ai cru te perdre, souffla-t-il d’une voix éraillée. 
— Je sais, répondit-elle doucement. 
— Tu vas bien, n’est-ce pas ? Dis-moi tout ! On ne t’a fait aucun mal ? 
— Non. 
Quelque chose dans la retenue de ses mots le déstabilisa. La vue encore un peu trouble, il s’aperçut malgré tout qu’elle pleurait. Que s’était-il passé ? Une urgence, un sourd pressentiment le poussa à se redresser malgré la douleur lancinante qui lui déchirait la poitrine. Son aimée se tenait bien droite, les mains sagement croisées dans son giron. 
— Yselda ? murmura-t-il, pétri d’angoisse. 
— Te souviens-tu d’Odeline ? demanda-t-elle, lèvres serrées. 
Devant son air ahuri, elle poursuivit : 
— Elle était la fille du bourgmestre de ton village. Tu l’as charmée et déshonorée. De quoi parlait-elle ? Il se rappelait vaguement une jolie blonde au visage poupin, encore naïve. 
— Je l’ai peut-être attirée dans mon lit, et alors ? C’était il y a longtemps, bien avant de te rencontrer. — C’est ma sœur et tu l’as mise enceinte, souffla-t-elle, amère. Nous avons déménagé en hâte et mon père a été forcé de la marier pour lui éviter la disgrâce. Aujourd’hui, elle se morfond auprès d’un homme qui la dégoûte. Son seul bonheur, c’est sa fille. Votre fille. 
Il en resta bouche bée, le cœur affolé. Tout se mélangeait dans son esprit. Une sœur ? Une fille ? Il était père ? Quel âge avait l’enfant ? 1 an ? 2 ? Il n’eut pas le temps d’y réfléchir que déjà, elle reprenait : 
— Jamais tu n’aurais dû venir ici. Lorsque nous t’avons reconnu sur le terrain d’entraînement, nous n’avions qu’une idée en tête : la venger. Je devais te séduire comme tu l’as séduite, te briser le cœur comme tu as brisé le sien. 
— Je ne comprends rien à ce que tu me dis ! Je t’ai vue frissonner dans mes bras, j’ai senti ton pouls battre la chamade sous mes baisers ! Tout cela n’était donc que mensonges ? 
— Ça ne l’était plus, à la fin… 
— Alors que signifie tout cela ? Le message, ta disparition ? 
Aymeric sentit sa gorge se serrer. Colère, tristesse, déception, il bouillonnait, envahi de sentiments contradictoires. Sa confusion s’amplifia encore lorsqu’Yselda éclata en sanglots. 
— Odeline est la favorite de la reine. Quand elle a compris que je ne voulais plus jouer la comédie, elle est devenue folle. C’est elle qui a arrangé toute cette histoire. Elle m’a enfermée pour que je ne puisse pas te prévenir du danger, et elle a payé des gens pour te priver ce que tu avais de plus cher… 
Sa voix entrecoupée de pleurs rendait difficile son discours. Lorsqu’elle reprit, Aymeric dut tendre l’oreille pour la comprendre. 
— Je suis venue te dire adieu. Je dois partir, quitter la ville dès ce soir. Mon mariage est arrangé pour les jours qui viennent. Ne me suis pas, le supplia-t-elle en prenant sa main entre les siennes. Si tu tentes quoi que ce soit, elle te fera tuer. 
— Qu’elle essaie ! jura-t-il en s’asseyant, mais la douleur se rappela à son bon souvenir. 
— Tu n’es pas en état. 
— Pas aujourd’hui, mais dans quelques jours, je viendrais te retrouver.
— Dans quelques jours, il sera déjà trop tard pour nous deux. Oublie-moi. C’est mieux ainsi. 
Elle déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de partir en courant, les yeux rougis. Aymeric passa une main sur son visage. Trop d’informations, trop de folie. 

Alors que ses doigts glissaient sur ses joues, il y rencontra une irrégularité sensible au toucher. Étonné, il chercha de quoi se contempler et attrapa près du nécessaire de toilette, un bout de miroir qui devait servir à se raser. Son reflet le glaça d’horreur. Une large estafilade barrait son visage, défigurait sa peau parfaite. Les berges boursouflées laisseraient sans aucun doute une affreuse cicatrice. Qui voudrait de lui avec un physique si repoussant ? Il comprenait mieux maintenant pourquoi Yselda lui demandait de ne pas chercher à la revoir ! Sa beauté dont il était si fier n’était plus qu’un souvenir. 

Que lui restait-il ? Quel avenir pouvait-il espérer ? Son regard se brouilla sous l’assaut de larmes qui ne voulaient pas tomber. D’un geste rageur, il serra le morceau de verre dans sa main tremblante. Le sang coula sur les draps blancs. Au moins lui avait-il été donné d’aimer, une fois. Jamais on ne l’y reprendrait. 

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Mise en page d'un livre : principes généraux, partie I

juin 11, 2017 Ariann 2 Comments

Etre écrivain ne s’improvise pas et nécessite de suivre certaines règles. Il y a bien sûr les règles de grammaire et d’orthographe, la syntaxe, la structure scénaristique et la montée dramatique. Mais ce n’est pas ce que je veux aborder. Je n'ai pas la prétention de donner des cours d'écriture ou de style. 
Non, je veux parler de la forme des textes, de leur présentation "physique".
Vous trouvez cela anecdotique ? Détrompez-vous. Si ces règles ont été édictées, c’est pour une bonne raison : elles valorisent le texte, augmentent sa lisibilité et harmonisent l’ensemble de la production pour permettre aux lecteurs d’avoir des points de repères. En fait, ces règles sont là pour se faire oublier au profit de ce que l'on écrit.

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Forbidden de Tabitha SUZUMA

mai 25, 2017 Ariann 0 Comments

Résumé :


Seventeen-year-old Lochan and sixteen-year-old Maya have always felt more like friends than siblings. Together they have stepped in for their alcoholic, wayward mother to take care of their three younger siblings. As de facto parents to the little ones, Lochan and Maya have had to grow up fast. And the stress of their lives—and the way they understand each other so completely—has also brought them closer than two siblings would ordinarily be. So close, in fact, that they have fallen in love. Their clandestine romance quickly blooms into deep, desperate love. They know their relationship is wrong and cannot possibly continue. And yet, they cannot stop what feels so incredibly right.

Traduction maison :

Lochan, 17 ans et Maya, 16 ans, se sont toujours vu plus comme deux amis que comme frère et soeur. Ensemble, ils ont pris la place de leur mère instable et alcoolique pour prendre soin de leurs jeunes frères et soeur. Etant de fait les parents des plus petits, Lochan et Maya ont grandi très vite. Le stress de leur vie et le fait qu'ils se comprennent si parfaitement l'un l'autre les ont également rapprochés bien plus que ne le sont habituellement deux membres d'une même fratrie. Tant rapprochés en fait, qu'ils sont tombés amoureux. Leur romance clandestine se transforme rapidement en un amour profond et désespéré. Ils savent que c'est mal et qu'ils ne peuvent pas continuer. Pourtant, ils ne peuvent stopper ce qu'ils ressentent comme si incroyablement juste.

Avis :

Ce livre, comme vous pouvez le constater, est en anglais. Mais il a tant remporté les suffrages que les internautes se sont mobilisés et une pétition a circulé pour que le livre soit traduit en français. Finalement, les droits ont été rachetés par Bragelonne et il sortira en France dans les mois à venir. De mon côté, je l'ai lu en 3 jours, chose assez rare pour être soulignée (surtout un livre en VO, car même s'il m'arrive de plus en plus de lire dans la langue de Shakespeare, je ne suis absolument pas bilingue)...

Le thème est très subversif et peut en rebuter certains. Pourtant, ce serait bien dommage de passer à côté de ce livre hors du commun. Alors oui, on parle d'amour entre un frère et une soeur. Oui, c'est choquant. Mais c'est si bien écrit. Si bien d'ailleurs que l'on est tiraillé avec eux par ces sentiments qu'ils savent être hors normes, interdits, mais qu'ils ne peuvent étouffer.

Et puis surtout, ce livre n'est pas tant une réflexion sur l'inceste et sa légitimité, que le récit d'une désespérance. Car ce livre est l'histoire d'une fratrie qui se débat pour survivre et renvoyer une image de normalité quand au contraire tout va mal. Un père absent, une mère alcoolique et égocentrique qui ne fait que de brèves apparitions dans la vie de ses enfants, et les voilà qui doivent tout prendre en charge, de l'organisation des corvées quotidiennes à la gestion des factures, en passant par l'éducation des plus jeunes. Les deux aînés se voient donc élevés au rang de parents qu'ils ne sont pas et sont écrasés par le poids de tout ce qu'ils ont à gérer. Sans compter que Lochan souffre d'une phobie sociale qui le force à dépasser ses limites pour le bien de ses frères et soeurs, pas toujours conscients de ses sacrifices. Seule Maya le comprend et c'est comme ça que tout s’enchaîne.

Tout le long du roman, on souffre avec ces ados qui jonglent avec les responsabilités qui leur sont imposées, jusqu'au final, inévitable et si poignant à la fois. Roman sombre donc, qui sait rendre les émotions de façon si juste qu'à aucun moment on ne ressent de malaise face aux relations incestueuses qui sont décrites ici. Il s'agit simplement d'amour, celui que l'on donne et que l'on reçoit de façon totalement désespérée quand rien autour n'apporte de bonheur et ne semble briller si fort. Et le tour de force de l'auteur est d'avoir su éclairer d'une touche de lumière le final qui aurait pu plonger le lecteur dans les abîmes d'un désespoir sans retour.

Maintenant, si je dois émettre quelques réserves pour un avis totalement objectif, c'est un livre assez lent. Pas vraiment d'action ici même si des scènes fortes émaillent l'ensemble. Par ailleurs, dans la relation interdite des frère et soeur, c'est toujours la fille qui pousse à la faute tandis que le plaisir charnel éprouvé est presque exclusivement l'apanage du garçon. La constante peut amener à se poser des questions sur la vision de l'auteur à ce niveau, mais le reste de leur amour est si beau et absolu qu'on lui pardonne. Enfin, le personnage de la mère est à mon sens sous exploité. Elle n'apparait que pour laisser de l'espace et de l'intimité aux 2 ados et pour enfoncer le clou quant à son comportement inacceptable. Au lieu d'en faire un personnage essentiel de l'histoire, elle ne fait que servir l'intrigue et le fil est un peu trop gros.

Pour autant, et malgré ses petits défauts, c'est une lecture qui vaut le détour, indéniablement. Voila un livre que je conseille, tout simplement pour la plume de l'auteur et la justesse des sentiments. Mais aussi pour lire ce que peut être la réalité de certaines familles en perdition, malheureusement.

Ma note :

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Onéida de Yolaine Champagne

mai 05, 2017 Ariann 2 Comments

Résumé

« Bien des espoirs reposent sur celle qui un jour a disparu… »

Retrouvée à l’âge de quelques mois, sans identité, Célia rêve de comprendre d’où elle vient et de retrouver sa famille. À 21 ans, lorsqu’enfin elle découvre deux indices sur ses parents, elle se rend en Gaspésie, en plein cœur des montagnes, pour en apprendre davantage. Elle s’y lie d’amitié avec Noah, qu’elle aimerait si facilement d’amour, si ce n’était de ce petit inconvénient… 
La recherche de ses origines la mènera dans une aventure qui ne fait que commencer, à moins que certains secrets du passé ne fassent tout basculer en décidant de réclamer leur dû… Célia n’aura d’autre choix que de s’armer de courage, croire en l’incroyable, et rien de moins que d'accepter l’inacceptable : la vérité !

Avis

Aujourd'hui, je vais vous parler du premier roman d'une auteur canadienne qui a choisi l'auto-publication.

"L'éveil des secrets" est le premier tome d'une trilogie, dont la suite devrait paraitre cette année. On y découvre Célia, une jeune femme orpheline qui ne connait rien de ses origines. Un jour qu'elle examine l'écharpe porte-bébé dans laquelle on l'a retrouvée vingt ans plus tôt, de nouveaux éléments se font jour et l'amènent à partir en quête de son identité. Au cours de ce voyage, elle va trouver l'amour mais aussi s'apercevoir qu'une certaine forme de magie existe encore. Malheureusement, tout n'est pas rose et une sombre prophétie s'apprête à la rattraper, menaçant sa vie. 

Si ce premier roman n'est pas exempt de défauts, il n'est pas non plus dépourvu de charme. Les personnages y sont dépeints avec beaucoup de fraicheur et de détails qui les rendent attachants. On suit avec plaisir les aventures de Célia dont la narration à la première personne fait la part belle à l'humour. En effet, l'héroïne, bien loin des clichés de femme forte et parfaite, s'avère très humaine et se montre positive devant l'adversité, quoi que le sort lui réserve. Elle est épaulée dans sa quête par un homme au physique de rêve (romance oblige ;-)), mais un élément inattendu indique que le 2e volume ne développera peut-être pas l'histoire d'amour la plus évidente.
Si quelques tournures de phrases peuvent paraitre étrange, il faut se rappeler que l'auteur est canadienne et que son écriture renvoie donc certaines expressions de son pays. C'est parfois déstabilisant mais aussi, souvent amusant ! Le style en lui-même, s'il est simple, permet de s'immerger immédiatement dans la lecture et les pages défilent sans accroche. L'intrigue s'appuie sur des faits  et lieux réels ce qui est intéressant. L'on a presque envie de partir en Gaspésie pour voir si la magie ne nous inviterait pas dans un village oublié par le temps.

A noter que l'auteur s'est impliquée dans toutes les étapes de création de son livre, que ce soit la maquette du manuscrit, la couverture, et même un trailer vidéo à découvrir sur son site : Dans ma tête d'apprentie romancière (vous pourrez également y découvrir les premières pages du livre).
Alors, donnez une chance à cette nouvelle auteur dont la bonne humeur communicative se reflète avec bonheur dans ses écrits !

Ma note :

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Texte perso : le fantôme et le grimoire magique

avril 04, 2017 Ariann 3 Comments

Une fois n'est pas coutume, je vais partager avec vous un petit texte écrit l'année dernière. Il s'agit d'une nouvelle rédigée pour un concours sur un forum de lecture. J'y ai participé sans en attendre grand chose et à ma grande surprise, je suis arrivée première. C'est sans doute ce résultat qui m'a réellement poussé à vouloir écrire un roman, ce qui m'a fait dire "ok, peut-être que je suis capable d'écrire quelque chose qui en vaille la peine, qui peut plaire ou résonner auprès d'autres personnes".

Cette année, un nouveau concours est organisé et j'ai décidé de retenter ma chance. Je vous ferai lire mon texte également dans quelques semaines. Je dois d'abord l'écrire ;-)

Cette petite nouvelle est un texte fantastique orienté jeunesse. La difficulté principale a été de ne pas dépasser la limite de mots imposée. J'ai dû couper dans le texte à plusieurs reprises !
Allez, je me lance...

Le fantôme et le grimoire magique



Il poussa la porte et découvrit des livres, de nombreux livres. Ils s’entassaient par milliers sur des étagères qui couraient le long des murs. De la reliure en cuir aux parchemins de feuillets volants, ils étaient de toute sorte et de toute couleur.
Clément, 9 ans, contempla la pièce, les yeux écarquillés. Il venait d’emménager avec ses parents dans ce vieux manoir et cette bibliothèque allait sans aucun doute devenir son refuge. Il effleura du bout des doigts les ouvrages de papier, respirant avec bonheur les odeurs de poussière et de colle, déjà tout fébrile à l’idée des heures de délice à venir.
Subitement, une voix fluette lui chuchota :
— Veux-tu voir le livre le plus extraordinaire au monde ?
L’enfant se retourna mais il était seul. Il chercha autour de lui qui avait bien pu lui parler. Personne ne se cachait derrière les rideaux de la large fenêtre ni dans le buffet près de la porte. Sans doute était-ce le vent dans la cheminée qui lui jouait des tours.
— Écoute-moi. Il y a un livre magique caché juste pour toi.
Cette fois, il en était sur, quelqu’un lui parlait.
— Qui es-tu et où es-tu ? Je ne te vois pas.
— Je n’ai plus de nom, je l’ai oublié. Vois-tu, je suis le fantôme de ce manoir. Avant je discutais avec la femme qui vivait ici, mais depuis qu’elle est partie, je suis toute seule. Alors, veux-tu connaître mon secret ? s’impatienta la voix.
Clément fronça les sourcils. Quelle farce était-ce là ? Un fantôme… La demeure ressemblait un peu aux vieilles maisons hantées des films d’épouvante, mais tout de même, il était assez grand pour savoir que ce genre de chose n’existait pas ! Pourtant, poussé par la curiosité, il répondit, l’air blasé :
— Puisque tu y tiens tant, montre-le-moi, ton livre.
— Appuie sur la couronne du contrecœur, ordonna la voix.
— Sur quoi ?
— La couronne sur la plaque au fond de la cheminée.
Clément s’exécuta. Il appuya sur le dessin gravé dans la fonte qui s’enfonça en révélant une cachette dans le mur couvert de suie. Le jeune garçon ouvrit de grands yeux, tout étonné de ce petit miracle. À l’intérieur se trouvait un livre d’apparence banale, assorti d’une plume et d’un encrier. Il s’empara de l’ouvrage et fut déçu d’y constater une suite de pages blanches.
— C’est ça ton livre ? Il n’a rien de fantastique !
— Laisse-moi t’expliquer. C’est un livre magique. Tu dois écrire une histoire sur ses pages pour comprendre.
— Moi ce que j’aime, c’est lire, pas écrire ! bougonna Clément.
— Essaie ! Je suis sûre que ça va te plaire.
Encore une fois, la curiosité fut la plus forte. Il saisit la rémige à l’aube noire, la trempa dans l’encrier puis traça quelques lignes maladroites. L’écriture à la plume n’était pas aisée et la page s’ornait désormais de quelques grosses taches cramoisies. À part cela, rien de significatif ne se produisit.
— Je savais bien que tout ça, c’était n’importe quoi.
Il s’apprêtait à refermer le livre lorsque la voix lui chuchota à l’oreille :
— Écris le mot « FIN » et nous verrons si j’ai menti.
Dans un soupir, il esquissa le mot requis. Un courant d’air souleva ses cheveux blonds tandis qu’apparaissait devant lui un chevalier en armure monté sur un splendide cheval à la robe immaculée, exactement comme il l’avait décrit dans le fameux livre.
— Plus tu utiliseras le livre et plus je deviendrais tangible à tes yeux, lui confia le fantôme dont la silhouette se devinait maintenant à sa gauche. C’était en vérité une fillette de son âge habillée d’une robe à fleur et qui semblait flotter dans les airs.
— Toutes les histoires que tu écriras sur ces pages, tu pourras les voir se dérouler devant toi et même les vivre. La seule condition, c’est de ne jamais sortir ce livre de la bibliothèque et de ne révéler mon existence ou celle du grimoire à personne, reprit-elle.
Tout était si impossible que Clément hésitait entre fuir ou éclater de rire. Il finit par reprendre la plume et écrivit fébrilement de nouvelles phrases sur le papier ivoire. La bibliothèque s’effaça peu à peu pour laisser place à un paysage bucolique avec dans le lointain, un château aux murailles étincelantes. Soudain, un dragon aux écailles ténébreuses surgit en crachant des flammes. L’homme en armure combattit l’animal fabuleux jusqu’à ce qu’il succombe, transpercé de son épée.
L’enfant, émerveillé, s’approcha pour toucher les écailles ébène de l’impossible bête. Ses doigts apprécièrent la dureté des plaques de kératine, la pointe effilée des épines qui soulignaient son dos. Pas de doute, un dragon reposait là, devant lui. Il recula brusquement, apeuré.
— Ne crains rien, le rassura la fillette opalescente. Aucune de tes créations ne peut te blesser. En plus, ce que tu crées ne peut être vu que de nous et si tu refermes le livre, tout disparaîtra.
Clément observa le chevalier qui se tenait là avec le dragon à ses pieds. Comment tout cela était-il possible ? Tout à coup, un cri le fit revenir à la réalité.
— À table ! ordonnait sa maman depuis la cuisine.
Il referma le livre et le monde réel reprit ses droits, comme si rien ne s’était produit. Il rangea rapidement son nouveau trésor derrière la brique amovible. Ce grimoire était si riche de possibilités que c’en était vertigineux. Lorsqu’il franchit la porte pour sortir, la voix spectrale le suivait encore dans un dernier écho :
— Reviens vite…
Et il revint, chaque jour. Il restait des heures dans la bibliothèque à inventer de nouvelles histoires pour mieux les voir prendre vie. Il s’enivrait de la clameur des batailles, riait face à des sortilèges impossibles, vibrait devant les princesses en danger. Et surtout, il aimait entendre le rire charmant de sa nouvelle amie. Le temps qu’ils passaient ensemble et les histoires partagées les rendaient de plus en plus complices.
Ainsi, chaque jour, l’enfant et le fantôme se retrouvaient pour créer des contes incroyables. Clément ne se lassait pas d’évoluer dans ses mondes fantastiques. Il revenait de plus en plus souvent la nuit, à l’insu du reste de la maisonnée. Il n’existait plus que dans ses mondes imaginaires en compagnie de son amie au sourire enjôleur dont les traits se faisaient de plus en plus nets.
Des cernes noirs commencèrent à creuser son visage. Son air absent et son manque de concentration finirent par alerter son entourage jusqu’à ce que ses parents lui annoncent un soir :
— Nous avons décidé de t’interdire l’accès à la bibliothèque. C’est devenu une obsession. Tu ne sors plus, tu ne joues plus avec tes amis. Tu passes ton temps parmi les livres et oublies tout le reste. Ça ne peut plus durer. Tu dois vivre un peu ailleurs que dans cette pièce poussiéreuse !
Il eut beau pleurer, supplier, crier, rien n’y fit. Ses parents furent inflexibles. Ce soir-là, il décida donc de voler la clé de la porte interdite. Il attendit le doux ronflement de son père pour entrer dans la chambre à pas de loups. Il s’arrêta quelques instants, observa la respiration profonde de sa mère puis s’empara de la clé en fer forgé placée en évidence sur la commode. Voilà, elle reposait dans sa paume, froide et lourde de son méfait. Pourtant Clément n’avait pas honte. La tentation était trop forte de créer des mondes merveilleux, une dernière fois.
Il se rendit dans sa pièce fétiche qui s’ouvrit sans effort grâce à la clé dérobée. Lorsque le fantôme apparut à ses côtés, maintenant tout à fait visible comme une véritable enfant, il lui sourit et sortit l’ouvrage magique de sa cachette sans oser lui avouer qu’ils ne se verraient sans doute plus avant longtemps. Il décida donc d’en faire un moment unique, inoubliable. Il écrivit frénétiquement sur les pages du livre désormais familier. Il enchaînait les phrases, s’immergeant totalement dans l’écriture de sa plus belle histoire, celle qui les ferait rêver pour toutes les nuits à venir. Il écrivit tant que l’encrier se vida. À peine eut-il de quoi tracer le mot FIN qui donnait vie à l’enchantement.
Enfin, il reposa la plume asséchée et admira son œuvre la plus ambitieuse. Toute la nuit, son histoire se déroula, enchanteresse, révélant un arc-en-ciel de couleur dans la bibliothèque autrefois assoupie. La fillette rit et applaudit à plusieurs reprises. Ils chevauchèrent une licorne, croisèrent des fées dans une forêt, gravirent un escalier de feuilles d’or, se délectèrent de gâteaux aux glaçages brillants et plein d’autres choses encore. À chaque heure qui passait, son amie semblait plus vivante, plus réelle. Ses joues rosies de plaisir incarnaient la joie de vivre pour le plus grand bonheur du jeune garçon. Il se régalait de ces instants volés, oubliant presque qu’il faudrait en faire son deuil au matin.
L’aube se levait lorsque l’histoire se termina dans un dernier éclair de lumière. Alors, la fillette se dirigea vers le livre si précieux et le referma. Clément reçut la fin abrupte de leur voyage telle une douche froide puis s’étonna :
— Comment as-tu fait ça !
— Grâce à toi, je ne suis plus un fantôme.
Elle rangea le trésor dans la cheminée et se retourna au moment où la porte s’ouvrait. Les parents étaient là tous les deux, courroucés.
— Nous pensions avoir été clairs hier ! Sors d’ici tout de suite et monte dans ta chambre !
— Je suis désolé, soupira Clément, penaud. Il commença à bredouiller une explication à la présence d’une fillette inconnue dans la maison mais fut interrompu.
— Allez, dépêche-toi, déclara sa mère en lui tendant la main.
Il s’avança pour la saisir, perplexe, mais ne trouva que le vide.
— Alors Clémence, qu’attends-tu ?
Incrédule, il vit la fillette glisser ses doigts dans la main offerte.
— J’arrive maman.
Que se passait-il ? Clément cria, hurla, mais personne ne l’entendait. Il se plaça devant la porte pour leur bloquer la sortie, mais son corps inconsistant n’arrêta personne. Il regarda la traîtresse quitter la pièce, un sourire sardonique accroché aux lèvres. Elle l’avait emprisonné pour toujours auprès des livres qu’il aimait tant, condamné à les admirer sans plus jamais pouvoir les ouvrir. Il ne lui restait que ses souvenirs, un livre aux pages vierges, une plume noire et un encrier vide.

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Ecrire une histoire : comment structurer ?

avril 02, 2017 Ariann 1 Comments

Il n’est pas toujours facile de s’engager dans l’écriture d’une histoire, qui plus est d’un roman. Comment faire pour que tout s’enchaine convenablement ? Pour éviter les longueurs et les incohérences ? Pour entretenir l’intérêt du lecteur ? Bizarrement, j’ai trouvé très peu d’information sur les sites français. A l’inverse, les anglo-saxons sont très prolixes sur le sujet. A croire que nous les français, nous n’aimons pas les méthodes et que l’écriture doit rester instinctive… sauf que parfois, avoir un plan, une méthode, c’est bien pratique ! Je vais donc partager avec vous quelques astuces.

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Alice Royale de Céline MANCELLON

janvier 07, 2017 Ariann 0 Comments

Résumé :

Suite à un étrange e-mail, Alice Royale, enquêtrice fraîchement libérée du Centre des Êtres Clonés, se rend dans une discothèque où Humains et Vampires se côtoient. Sa nature l'a dotée de facultés psi lui permettant l'immunité contre les attaques psychiques des créatures aux dents longues. Mais à peine a-t-elle accepté la mission qu'une autre se présente à elle... et son partenariat avec l'inspecteur Villard, spécimen masculin un brin chatouilleux et susceptible, risque fort de perturber la petite vie tranquille qu'elle menait jusque-là.

Mon avis :

Nous voilà donc dans de la bit-lit plutôt classique sur la forme, mais qui a su se démarquer par quelques particularités, notamment son héroïne : Alice n'est pas une femme comme les autres, elle est un clone. De ce fait, elle a été élevée pour remplir son rôle dans la société, mais côté éducation sentimentale, c'est le néant. Et, une fois n'est pas coutume, le mâle qui retient son attention est un humain (les choses se compliquent au final, mais tout de même, c'est assez rare pour être souligné).

En dehors de cela, on retrouve très vite les codes du genre. Un meurtre et une disparition vont l'amener à enquêter au côté d'un flic humain (1er prétendant). Elle se rend donc dans une discothèque gérée par 2 frères vampires et dont l'un (Julius, le 2e prétendant) va tomber sous son charme, sa curiosité attisée par le total hermétisme d'Alice face à ses pouvoirs de séduction. Pour l'aider, elle va également s'allier à un roi démon (3e prétendant) qui lui non plus ne va pas cacher son attirance pour la jeune femme.

Côté style, rien d'exceptionnel, mais après tout, c'est une lecture détente sans prise de tête. L'histoire elle-même ne révolutionne pas le genre et l'on retrouve le cliché habituel de la fille physiquement banale qui va attirer tous les mâles les plus séduisants de la région. Etant clone, elle dispose de certaines capacités parapsychiques. Alice a hérité d'un 6e sens ultra-développé. Du moins, c'est ce qui est dit car on ne voit pas bien ce que son "pouvoir" apporte à l'histoire. Malgré tout, l'enquête est suffisamment bien ficelée pour que l'on y croit et la naïveté de l'héroïne apporte un brin de fraicheur bienvenu.

Le roman est court et se lit rapidement, parfait si vous voulez vous évader le temps d'un après-midi. Les personnages masculins ont chacun leur charme et vous trouverez forcément l'un d'eux à votre goût. La fin laisse entendre une évolution dans les capacités surnaturelles d'Alice et j'avoue avoir été particulièrement intriguée par le Hunter démon qui semble cacher bien des secrets !

Ma note :

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Phobos - Tome 1 de Victor DIXEN

janvier 07, 2017 Ariann 0 Comments

Résumé :


Six prétendantes.
Six prétendants.
Six minutes pour se rencontrer.
L’éternité pour s’aimer.

Ils veulent marquer l’histoire avec un grand H.
Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d’un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.

Elle veut trouver l’amour avec un grand A. Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l’une des six élues. Elle a signé pour la gloire. Elle a signé pour l’amour. Elle a signé pour un aller sans retour… Même si le rêve tourne au cauchemar, il est trop tard pour le regretter.

Mon avis :

Ce livre a déjà été beaucoup chroniqué, mais j’ai voulu ajouter ma pierre à l'édifice pour nuancer peut-être les avis très positifs que l’on peut lire un peu partout. Alors, non, ce livre n’est pas mauvais. Mais il n’est pas parfait non plus.

Le style est simple et direct, ce que l’on recherche en somme pour un roman de ce genre. Le pitch de départ est intéressant et original : la télé-réalité, qu’on le veuille ou non, a aujourd’hui envahi nos écrans au point de devenir un rêve d’avenir pour certains jeunes. Quoi de plus naturel alors, que de les attirer en imaginant l’émission ultime : celle où l’on suit 12 ados dans leur voyage vers Mars et leurs tentatives de séduction pour former des couples sur la planète rouge. Le seul hic, c’est que justement, si vous vous attendiez à voir les personnages durant leur speed-dating et comprendre comment les affinités se créent, vous en serez pour vos frais. Bien sûr, on assiste à certaines séances au parloir, mais c’est finalement assez succinct. L’intrigue se concentre essentiellement sur le complot qui a conduit ces jeunes à se lancer dans l’aventure malgré les risques gardés secrets par un petit groupe avide d’argent et de pouvoir.

On alterne ainsi les chapitres entre la Terre et la station spatiale ce qui met en exergue le décalage entre les sentiments des adolescentes (oui, car on suit les filles. Les garçons sont un peu laissés pour compte dans ce tome), et ce que les gens perçoivent d’elles vu de l’extérieur. En cela, c’est plutôt réussi, avec toutes les dérives et les conséquences disproportionnées que l’on peut observer. Le point de vue très ironique et acerbe de la grande méchante du livre est également assez percutant, car il exacerbe la différence entre l’image qu’elle renvoie à ses protégées, et ce qu’elle est vraiment.

Mais, la façon qu’a Serena d’expliciter tout ce qu’elle dit ou fait sonne affreusement faux. On sent terriblement ici le besoin de l’auteur de faire passer des informations au lecteur. Et encore, si ce n’était que quelques passages au début du livre pour la mise en place… mais non. C’est comme ça tout le long du roman et pour moi, ça ne passe pas. Un tel manque de naturel dans les dialogues me sort complètement de ma lecture. Par ailleurs, tout est très manichéen. Il n’y a aucune nuance dans le caractère des personnages. Si Serena aurait pu gagner en capital sympathie grâce à sa fille, l’effet est gâché par son comportement, à l’image de ce qu’on attend d’elle : froid et autocentré.

Les prétendantes, et en particulier Léonor qui incarne le point de vue à l’intérieur du vaisseau, auraient pu être attachantes. Malheureusement, l’auteur ne prend pas le temps d’approfondir leur psychologie et le tout est finalement survolé. Pourtant, il y avait matière à des choses intéressantes, car tous les adolescents ont été choisis en raison de leur passé tourmenté. Au final, j'ai été plus intriguée par deux personnages restés sur Terre et que l'on voit peu : un jeune prodige de l'informatique qui cherche des réponses au sujet de son père, et une jeune fille qui trouve les siennes dans la drogue.

Alors, peut-être ne suis-je tout simplement pas le public visé, mais si la lecture est restée somme toute plaisante, elle ne me pousse pas outre mesure à lire la suite. Même la fin, dont j’avais lu partout qu’elle nous laissait sur un suspense insoutenable, ne m’a pas renversée. Pour moi, on sait très bien ce qui va se passer et le cliffhanger (déclenché par un évènement que l’on attend depuis le début du livre ou presque), m’a laissée de glace...

Ma note :

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