Jardinier ou architecte ?

décembre 23, 2016 Ariann 4 Comments

Sans doute avez-vous déjà entendu parler de ce vieux débat où s’affrontent les écrivains qui prônent la liberté de la plume et ceux qui ne jurent que par une préparation minutieuse de leur histoire, plans et fiches diverses à l’appui. Alors, quelle est la meilleure méthode ?

Lorsque j’ai commencé à écrire, je me pensais jardinière. Je me lançais dans une histoire avec juste une idée, un point de départ et parfois une fin. Mais entre tout cela, rien. Je partais à l’aventure et découvrais l’histoire que j’écrivais en même temps que les personnages qui la vivaient. Je trouvais cela exaltant d’être moi aussi un peu spectatrice, de me laisser guider par les caprices de mes héros, qui prenaient un malin plaisir à me surprendre. Il faut avouer que cette façon d’écrire est assez jouissive.

Pour autant, cette méthode a ses limites. Au fur et à mesure que l’on avance dans le récit, de nouvelles idées surgissent qui nécessitent parfois de reprendre des passages précédents. Ou bien l’on se perd dans les méandres de son texte et l’on écrit des paragraphes voir des chapitres entiers qui n’apportent rien à l’intrigue. Dans tous les cas, cette manière de faire nécessite une bonne relecture et de longues corrections a posteriori pour rééquilibrer le rythme de l’histoire et s’assurer que tout se déroule sans contresens, incohérence et oubli.

À l’inverse, il y a donc les architectes qui prévoient tout et dont le bureau est rempli de post-it, fiches et plans. Avec eux, tout est codifié, rangé dans des cases, au point que l’histoire est déjà construite de A à Z avant même d’avoir posé le premier mot du manuscrit sur le papier. Si cette méthode permet de se lancer dans l’écriture en toute sérénité, sans peur de la fameuse page blanche et en étant certain d’avoir une intrigue logique et bien posée, elle retire à mon sens beaucoup de créativité. Plus de place pour l’imagination ou les dérives d’envolées lyriques.

Alors que faire ?

Ça paraît évident, mais sans doute faut-il opter pour un juste milieu. Aujourd’hui, j’ai toujours beaucoup de mal à construire un plan, mais je pense que c’est indispensable pour avoir un cadre qui me guide. C’est un appui pour les jours où l’on manque d’idées, et une assurance de bien respecter les règles d’une « bonne » histoire.

J’ai d’ailleurs lu un très bon petit livre fait par une auteur qui recommande de planifier son récit surtout par souci d’efficacité. Par expérience, elle explique qu’elle peut grâce à cela écrire un roman en moins d’un mois, et envoyer un manuscrit convenable à son éditeur au terme de ce délai. Elle y donne aussi diverses astuces, comme le fait de construire chaque chapitre comme son roman, avec une sorte de mini intrigue chaque fois, répondant au schéma du triangle inversé (on part d’une situation générale, pour finir sur la résolution d’un problème en cours), tout en laissant un indice final qui incite à lire la suite. Elle décrypte intégralement l’un de ses livres pour illustrer sa méthode et parle de la structure classique d’une histoire. Je vous le recommande.

Il est disponible au format kindle, mais uniquement en anglais malheureusement.

4 commentaires:

  1. Il y a plusieurs méthodes de travail et plans différents. Tu trouveras bientôt ce qui te convient le mieux. Pour ma part, c’est en écrivant mon premier roman que je me suis rendu compte de mes erreurs de méthode de travail. Alors, je n’avais qu’une échelle d’évènements dans le temps. Et puis, naturellement, la méthode du plan est arrivée, probablement une vieille habitude de mes cours de français. Mais même ce plan, au fil du temps, s’est amélioré selon mes besoins. Et un plan détaillé ne veut pas dire ne plus faire place à la créativité, seulement, cette créativité se concentre sur autre chose. Des imprévus il y en aura encore… Mes personnages me surprennent encore malgré mon plan détaillé et si ça ne coïncide plus avec ce plan, je n’ai qu’à le modifier, ce qui reste quand même plus facile que de ne pas avoir de plan du tout. Bonne chance! :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ton commentaire :-D J'ai encore du mal avec toutes les fonctions du blog et je ne l'ai pas vu tout de suite... Pour le plan, de toute façon, ça dépend un peu de chacun, c'est sûr, mais un plan ça aide à avancer plus sereinement et de façon moins aléatoire. J'expérimente encore. Je te dirai comment j'ai ressenti la chose quand j'aurais fini mon futur roman ;-) Côté créativité, je ne sais pas... Si tu modifies ton plan en cours de route, tu dois tout modifier à nouveau et il perd un peu de son intérêt je trouve. Mais je comprends que l'on sente le besoin de suivre ses personnages. Peut-être qu'avec l'expérience, on fait un plan qui fonctionne dès le départ parce qu'on devance la manière dont vont réagir nos persos...

      Supprimer
  2. Même si on modifie un peu le plan en cours d'écriture, il ne perd pas de son intérêt, car il sert toujours à avoir un meilleure vue d'ensemble. Et cette vue d'ensemble est, pour moi, nécessaire à maintenir la cohérence de l'histoire. Tu en feras probablement l'expérience et tu comprendras... :)

    RépondreSupprimer