Mise en page d'un livre : principes généraux, partie I

juin 11, 2017 Ariann 2 Comments

Etre écrivain ne s’improvise pas et nécessite de suivre certaines règles. Il y a bien sûr les règles de grammaire et d’orthographe, la syntaxe, la structure scénaristique et la montée dramatique. Mais ce n’est pas ce que je veux aborder. Je n'ai pas la prétention de donner des cours d'écriture ou de style. 
Non, je veux parler de la forme des textes, de leur présentation "physique".
Vous trouvez cela anecdotique ? Détrompez-vous. Si ces règles ont été édictées, c’est pour une bonne raison : elles valorisent le texte, augmentent sa lisibilité et harmonisent l’ensemble de la production pour permettre aux lecteurs d’avoir des points de repères. En fait, ces règles sont là pour se faire oublier au profit de ce que l'on écrit.

Que l'on veuille envoyer un manuscrit à des éditeurs ou tout faire soi-même et passer par l’auto-édition, il faut faire un effort de mise en forme.
Je vais donc détailler la mise en page selon 3 schémas distincts : le manuscrit à envoyer à un éditeur, le texte à imprimer en auto-édition et le livre en format électronique.

Commençons donc par le début : les principes généraux.

LES NORMES TYPOGRAPHIQUES

Créées il y a longtemps, les normes typographiques doivent servir le texte. Vous en connaissez certaines. D’autres sont moins évidentes, mais elles ont toutes leur utilité.
Regardez les livres que vous avez dans votre bibliothèque et vous y retrouverez des points communs. Grâce à eux, vous pouvez vous plonger dans votre lecture et les indices qui forment la structure picturale du texte vous donnent des repères à vous, lecteur. Au point que vous en seriez déstabilisés s’ils n’étaient plus là.
Explorons ensemble ces normes qu’il nous revient de suivre en tant qu’auteur.

I. Le découpage du texte

Là, c’est sans doute une évidence, mais il faut bien commencer par les bases : un texte n’est pas un bloc de lignes qui se suivent sans rupture. Il se divise en plusieurs parties qui se subdivisent elles-mêmes en sections plus petites afin d’ordonner le contenu.
On trouve parfois une division en parties. Elles structurent le récit, et se distinguent généralement par une rupture dans la ligne du temps, ou dans une bascule dans les enjeux de l’histoire.
Ensuite, il y a bien sur, les chapitres. Idéalement, ils se présentent un peu comme une version miniature de l’histoire globale, avec un objectif à atteindre, des obstacles et une conclusion (qu’elle soit bonne ou mauvaise). La distinction n’est pas toujours aussi nette, mais ils permettent au lecteur de faire éventuellement une pose dans le récit et à l’auteur de diviser son histoire en donnant un titre à ses chapitres.
Enfin, se trouvent les paragraphes. Ils sont indispensables à une bonne mise en page. Ils aèrent le texte, marquent un changement (de point de vue, de temps, d’espace ou simplement d’idée).

Chacune de ces sections répond à des règles de mise en page que nous allons détailler ici.

II. Les chapitres

Ils démarrent sur une nouvelle page. Le titre de chapitre peut se présenter de différentes manières :
  • Le mot « Chapitre » suivi de son numéro, écrit en chiffre arabe, romain ou en lettre,
  • Le chiffre seul.

À cela, on peut associer un titre qui sera écrit en dessous, idéalement de la même taille de police que le texte.

Tout cet en-tête sera généralement centré, bien qu’un alignement à gauche ou à droite soit également possible.

L’espacement avec le début du texte est à votre discrétion. Certaines règles existent pour les livres imprimés (et dans une moindre mesure, pour les fichiers numériques), que nous verrons plus tard. Mais l’important est surtout de rester constant. Une fois que vous avez décidé de l’emplacement et de la mise en forme de votre titre de chapitre, tenez-vous en jusqu’à la fin. Ceci est d’ailleurs une règle absolue : les normes de mise en page sont assez souples et vous autoriseront souvent une certaine liberté. Par contre, une fois que avez arrêté votre choix, vous devrez garder cette méthode tout le long de votre ouvrage.

Le texte, lui, sera justifié. Comprenez que les mots seront alignés à la fois sur la marge de gauche et la marge de droite.

III. Les paragraphes

En France, les paragraphes débutent par un alinéa, c’est-à-dire un retrait par rapport à la marge. Il est égal à la longueur d’un tiret cadratin. En taille 12pt, un retrait de 0,5 cm sera généralement correct.

Par contre, ils ne sont pas séparés par une ligne blanche. L’alinéa est suffisant pour signaler un changement de paragraphe. Inutile de multiplier les signaux pour une même information. Le seul cas ou la ligne blanche sera tolérée, est pour signaler une coupure spatio-temporelle, afin de marquer plus fortement la différence de contexte au lecteur.

À titre d’information, les anglo-saxons n’utilisent pas l’alinéa, mais au contraire, font un saut de ligne supplémentaire. Dans tous les cas, un seul signal est utilisé, jamais le cumul des deux.


Un chapitre ne doit pas être coupé n’importe où sur la page. On parle ici des veuves et des orphelines. Les veuves sont les dernières lignes d’un paragraphe, isolées en début de page tandis que les orphelines sont les premières lignes d’un paragraphe, isolées en fin de page. Évitez donc d’avoir moins de deux lignes isolées, sous peine de créer un déséquilibre malheureux. Par défaut, elles sont généralement réglées pour que ce soit le cas.


Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Dans un prochain article, on parlera du coeur du problème : le texte ! Et là, il y en a des choses à dire... 

Je ne suis volontairement pas rentrée dans les détails de la mise en oeuvre des règles, et cela pour une raison bien précise : il n'est pas recommandé de paramétrer votre éditeur au fil de l'écriture, en mettant des portions de texte en surbrillance. Il existe un outil très puissant et ô combien pratique qu'il faut impérativement utiliser : les feuilles de style. J'en parlerai dans un autre article, et pour ceux qui ne connaissent pas, vous verrez, ça va vous changer la vie ! 

N'hésitez pas à me donner vos retours si certains points ne sont pas clairs ou si vous pensez que j'ai oublié quelque chose ;-)

2 commentaires:

  1. Article intéressant! :)
    J'aimerais juste préciser que les titres de chapitres peuvent aussi avoir un alignement à droite. Ce n'est pas une règle absolue, mais plusieurs éditeurs choisissent de commencer un chapitre sur une page impaire (la page de droite d'un roman papier). Et alors, un alignement à droite du chiffre et du titre (s'il y a) peut faire très joli! Personnellement, c'est ce que je préfère.
    Aussi, une autre petite précision, les anglais utilisent souvent l'alinéa en début de paragraphe et sans ligne blanche entre deux paragraphes. Du moins, je lis régulièrement en anglais (USA) et c'est toujours ce que je vois.
    :)

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    1. Pour le début de chapitre en page impaire, j'aborderai ça dans la partie sur les livres imprimés. Par contre, je n'ai jamais vu de titre de chapitre aligné à droite, mais pourquoi pas :-)
      Les alinéas en début de paragraphe pour les américains, je te crois aussi (je n'ai lu des livres en anglais que version numérique, donc je n'ai pas de livre physique sous les yeux pour voir), mais quand je parle des anglo-saxons, je parle des anglais de Grande-Bretagne ;-)

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